Issu de la fusion de quatre syndicats il y a une dizaine d’années, IGNES réoriente ses priorités stratégiques pour s’adapter aux évolutions de ses marchés. Le nouveau slogan « Ensemble, donnons vie au bâtiment » traduit cette réorganisation et s’accompagne d’un plan d’action à horizon 2025 pour positionner les solutions de ses fabricants en réponse aux défis climatiques et sociétaux. Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’IGNES, dévoile les priorités stratégiques et les propositions du syndicat pour alimenter le débat dans le cadre de l’élection présidentielle.
Quels sont les principaux axes du plan d’action d’IGNES à horizon 2025 ?
Anne-Sophie Perrissin-Fabert – Le monde a évolué, depuis notre création et nous devons nous projeter. Nous avons donc redessiné nos activités, regroupées sous 5 priorités stratégiques. La première est de garantir la sécurité électrique et de s’assurer de la sécurité des installations dans les bâtiments existants et pour les nouveaux usages (IRVE…). La deuxième se focalise sur notre contribution à la réduction des gaz à effet de serre. La troisième est d’apporter de la sérénité dans la gestion sécurisée des accès et des flux au sein des bâtiments. La quatrième concerne les réseaux multimédias performants, notamment pour augmenter la qualité de connexion internet dans les logements. Enfin, la dernière priorité stratégique est d’adapter les espaces de vie aux enjeux sociétaux, notamment via des solutions de maintien à domicile pour les seniors.
Pouvez-vous nous présenter la nouvelle organisation de vos marchés au sein d’IGNES ?
A.-S. P.-F. – Nous avons redéfini notre organisation interne, soulignée par cette phrase : « Ensemble, donnons vie au bâtiment. » Nos activités couvrent les aspects électriques et numériques, véritable système nerveux central du bâtiment. Nous avons donc regroupé nos activités à travers 5 pôles : infrastructures électriques du bâtiment, qui concerne l’aval compteur, avec les tableaux, les cheminements de câbles et l’appareillage ; les réseaux de communication intégrant les gaines techniques de communication des parties communes et le réseau multimédia des logements ; le pilotage des bâtiments ; la sécurisation des accès ; l’évacuation et la mise à l’abri des personnes. Notre structure était héritée de l’histoire, avec un comité par ex-syndicat. Nous avons réadapté notre organisation pour répondre aux usages actuels.
3 – Quelles mesures proposez-vous chez IGNES pour alimenter le débat sur le bâtiment dans le cadre de l’élection présidentielle ?
A.-S. P.-F. –Nous avons mis en avant 9 sujets, qui sont à la fois un outil de dialogue avec les partenaires, un canevas pour décliner nos actions en interne, un moyen d’alimenter le débat de la campagne et un projet pour les cinq années à venir. Ces propositions sont regroupées par thématiques. Sur le défi climatique, nos 3 propositions sont de mieux évaluer et maîtriser les consommations par le pilotage, d’adapter les bâtiments au changement climatique (cf. confort d’été) et de créer des synergies entre le bâtiment, les véhicules électriques et les énergies renouvelables. Sur le défi sécuritaire, nous proposons d’améliorer la sécurité des agents publics sur leur lieu de travail, de permettre aux Français de vivre en toute quiétude dans leur logement. Le défi démographique intègre des sujets liés au maintien à domicile et à la sécurisation des Ehpad. Enfin, le défi numérique consiste en la facilitation de l’accès numérique dans l’habitat.
Quels sont les enjeux du bâtiment dans la cadre de la RE2020, du décret tertiaire, du décret BACS et de France Relance ?
A.-S. P.-F. – Les cadres sont posés, le principal enjeu est maintenant lié à la mise en œuvre de ces textes. Nous considérons que la RE2020 aurait pu aller plus loin sur le sujet du pilotage. Il faut que ces textes aient une déclinaison permettant de répondre aux réalités et aux contraintes du terrain en évitant d’encourager les détournements. Nous travaillons avec différentes parties prenantes pour cibler les enjeux et diffuser les connaissances. Notre rôle aujourd’hui est aussi de penser à la marche d’après au niveau énergétique, notamment les liens entre le bâtiment et les réseaux.
Propos recueillis par Alexandre Arène